Description
La rhubarbe des jardins est une plante herbacée vivace au rhizome court et épais. Ses tiges (ou pétioles) sont rouges, charnus et peuvent atteindre 5cm de diamètre. Les feuilles vertes sont triangulaires et très ridées, mesurant 50 à 60cm de long. Les fleurs blanc-verdâtre ou rouge rosé se regroupent en inflorescences.
Autres synonymes: rhubarbe culinaire, rhubarbe cultivée
Famille: Polygonaceae
Hauteur: jusqu’à 1m
Floraison: juin et juillet
Origine
La rhubarbe vient d’Asie centrale, notamment de Mongolie et de Sibérie. On la cultive depuis longtemps en Europe. Elle est très commune dans potagers tchèques. C’est une variété hybride dont on n’a pas encore retracé les origines exactes.
Le nom rhubarbe vient du latin rheubarbarum et du grec rha barbaron, qui signifient « rhubarbe étrangère ». L’épithète rhaponticum de l’une des espèces supposée parente signifie « rha de la Mer Noire », mer qui se nommait « Pont Euxin » à l’époque romaine. Certains supposent que le nom désigne aussi le fleuve Volga, dont l’ancien nom était Rha.
Les Chinois récoltent depuis longtemps la racine de la plante à des fins médicinales. Pendant le Moyen-Âge et les Temps Modernes, la plante était importée depuis la Chine et la Russie pour cette même raison. Le coût du transport faisait monter le prix, qui pouvait alors dépasser celui des épices de luxe comme la cannelle ou le safran. Les pharmaciens de l’époque, les apothicaires, ont donc très vite cherché à la cultiver directement en Europe. Leurs efforts ont été couronnés de succès et la plante s’est rapidement répandue en Europe et aux États-Unis.
Culture
La rhubarbe peut pousser en serre. Pour bien pousser, elle a cependant besoin d’une période de froid (7 à 9 semaines à 3°C). On peut alors utiliser son organe de stockage souterrain, les couronnes de rhubarbe, pour un transfert en champ lorsqu’il fait chaud. Mais si les températures basses endommagent la plante, l’acide oxalique des feuilles migre dans les tiges et peut causer des troubles lorsqu’on les mange.
Les tiges de plantes ayant poussé en serre ont une couleur plus vive, et sont plus tendres et plus sucrées que celles croissant dehors. On peut la récolter lorsque sa tige coupée est ferme et brillante. Les tiges ayant une couleur rose clair moucheté ou vert clair sont aussi adaptées pour la cuisson.
Ennuis animaux
Le charançon de la rhubarbe (Lixus concavus) peut causer des problèmes pour la culture. On remarque son installation sur les feuilles et les tiges par des zones circulaires ou ovales, où il pond et se nourrit. Il laisse aussi des gommes.
Les animaux affamés mangent parfois les racines au printemps car l’amidon stocké se transforme en sucre pour faire pousser les feuilles.
Usages culinaires de la rhubarbe
Les pétioles de la rhubarbe sont comestibles. Ils sont croquants et ont une saveur acidulée. On les mijote dans du sucre ou on les incorpore aux desserts comme les tartelettes et les crumbles. Les Américains infusent la plante avec du jus de fraise pour en faire une tarte. Ils la surnomment d’ailleurs « pie plant » tant elle est présente dans les tartes. Au Royaume-Uni, le rhubarb fool est composé de compote et de crème anglaise ou fouettée.
En ajoutant une grande quantité de sucre et de la pectine, la rhubarbe donne une excellente confiture. Elle entre aussi dans la fabrication de boissons alcoolisées, comme le sima, un hydromel finlandais. On peut encore la mettre dans des plats salés ou marinés.
L’acide oxalique contenu dans la plante réagit avec des ustensiles en aluminium. Mieux vaut donc se servir d’un autre métal ou d’objets en bois.
Usages thérapeutiques de la rhubarbe
Les feuilles contiennent de l’acide oxalique, et des glucosides d’anthraquinone. Les racines et les tiges contiennent des anthraquinones. Dans les tiges comestibles crues, on trouve 94% d’eau, 5% de glucides, 1% de protéines et presque pas de graisse. Elles sont aussi riches en vitamine K et fournissent de la vitamine C.
La médecine populaire en Europe et en Asie utilisait sa racine, comme celle de sa cousine la rhubarbe palmée (Rheum palmatum). Cet usage vient de la pharmacopée chinoise, ce pays étant l’un des principaux fournisseurs de la plante avant qu’elle ne soit cultivée en Europe.
La plante soulage la constipation, mais l’acide oxalique de ses feuilles est corrosif et toxique pour les reins. Il provoque notamment des calculs. C’est la raison pour laquelle on ne consomme que les tiges.
Autres usages de la rhubarbe
Les feuilles sont un composant de certains extraits aromatisants. Un traitement avec du carbonate de calcium (constituant des craies) élimine l’acide oxalique.
Le purin de rhubarbe est efficace contre les pucerons et les chenilles.
Une infusion de rhubarbe prévient les pucerons et la teigne du poireau.
Confusion de la rhubarbe avec d’autres espèces
La Rhubarbe des jardins (Rheum rhabarbarum) fait aussi partie de la famille des Polygonacées. On la cultive comme légume, tout comme sa cousine.
La Rhubarbe sauvage (Rheum rhaponticum), ou rhapontic, est une autre Polygonacée originaire de Bulgarie. Elle aussi est une plante alimentaire couramment cultivée en France et en Angleterre. Sa racine est laxative.
La Rhubarbe palmée (Rheum palmatum ou Rheum officinale) se différencie par ses feuilles palmées. Sa culture est surtout médicinale pour ses racines laxatives.
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