Merci Vinciane …… pour cette initiation au compostage
Le saviez-vous ?En latin Componere signifie mélanger.
Voir aussi:
Introduction
L’abandon total d’amendements chimiques, d’engrais, d’activateurs vous paraît impossible et pourtant, beaucoup d’entre nous ont optés pour le recyclage naturel grâce à une technique ayant de loin fait ses preuves: le compostage.
Savez-vous que le compostage de déchets ménagers et de jardin confondus réduisent de 75% le volume de déchets destinés à l’incinérateur, alors qu’on estimait la quantité d’ordures ménagères par habitant à 360 kg par an en 1996.
Que vous possédiez ou non un jardin avec beaucoup ou peu de matières compostables, faites votre choix parmi le large éventail de possibilités qu’offre le compostage.
Suivez le guide et compostez-vous la vie!
Choisissez votre mode de compostage et type de compostière en fonction de critères relatifs à la superficie du jardin et au volume de déchets:
- jardin de plus de 1000 m2: le tas
- jardin de 300 à 1000 m2: la caisse ou le treillis
- jardin de moins de 300 m2: le fût
Que ceux qui ne possèdent pas de jardin se rassurent : grâce au lombri-compostage (ou vermi-compostage), vous pourrez composter en terrasse, cave ou appartement.
Définitions et principes de base
Le compost est le résultat du recyclage des matières organiques comme les résidus alimentaires et les déchets de jardin.
Le compostage est un processus 100% naturel par lequel les micro-organismes, champignons et vers de terre transforment les déchets organiques en une matière 100% naturelle : le compost.
Le compost enrichit le sol tout en lui conférant une structure capable de retenir l’eau ainsi que la température. Il augmente aussi le pH du sol, allège les sols argileux et protège des maladies et parasites.
L’installation de votre compostière
Quel que soit le modèle de compostière choisie, pensez à son accessibilité en lui attribuant sa place définitive.
Choisissez de préférence un endroit ombragé, ensoleillé quand même, protégé des vents violents et des pluies abondantes.
Quel que soit le modèle utilisé, la couche de base se composera d’éléments grossiers facilitant la circulation de l’air (ex : broyat, feuilles, tailles). Les matières suivantes seront toujours à ajouter en respectant les bonnes proportions. L’idéal étant de mélanger les matières entre elles en les plaçant au fur et à mesure dans votre compostière.
Il n’est pas toujours nécessaire d’ajouter un activateur de compost acheté dans le commerce. Les feuilles d’orties peuvent jouer ce rôle moyenant un effort de récolte réduit. La consoude aussi appelée le trésor du jardinier, est une plante idéale comme activateur de compost. Sa décomposition est très rapide et produit une matière bien noire en quelques jours.
Les différents modèles de compostières
Le tas : (superficie de plus de 1.000m2)
Placez votre tas à l’ abri du vent, derrière une haie par exemple et couvrez-le de paille, de branchages ou de toile de jute.Ajoutez vos déchets au fur et à mesure et de façon à former un tas atteignant les 2 à 3m2. Dès l’objectif atteint, vous pouvez retourner celui-ci et recommencer à l’infini, les couches extérieures se trouvant à l’intérieur après retournement et vice versa.
La caisse ou le treillis : (superficie de 300 à 1.000m2)
Il existe différents modèles de compostière en bois: celles vendues dans le commerce et celles de fabrication artisanale.
Le modèle commercialisé à trois compartiments est de loin le plus pratique mais reste fort onéreux.
Cependant, rien ne vous empêche de réaliser votre compostière au moyen de palettes en bois fixées les unes aux autres et en contact direct avec le sol.
Les trois compartiments permettent d’accueillir après retournement successifs la matière organique, la matière en cours de décomposition et la matière prête à l’emploi.
Le système de treillis fonctionne quant à lui dans un unique compartiment pourvu d’une bâche perforée facilitant l’aération.
Après remplissage et démoulage, la matière sera tamisée avant son utilisation.
Pour compostez économique, une solution pour les grandes quantités consiste à récupérer une armature servant au transport des arbres à transplanter. Votre jardinnerie en possède généralement de manière régulière et sera certainement heureuse de s’en débarasser, car non consignée.
Le fût : (superficie de moins de 300m2)
Que votre fût possède ou non un fond, il sera installé sur un système de 9 dalles de bétons espacées entre elles, permettant l’arrivée des organismes décomposeurs (vers de terre).
La présence d’un grillage (1cm) entre le fût et les dalles est souhaitable contre les petits rongeurs pouvant y élire domicile.
Veuillez à une aération suffisante au moyen de la tige aératrice vendue dans le commerce.
Composter sans jardin: Oui c’est possible !
Même la vie en ville dans un appartement génère des déchets recyclables par compostage, grâce au lombri-compostage, une solution originale et amusante !
Les vers que vous élevez se nourrissent des déchets ménagers que vous produisez. Les résidus peuvent servir d’engais pour vos plantes.
Que peut-on composter ?
Déchets alimentaires
- Fruits et légumes
- Filtres à café + marcs, sachets de thé (sans l’agrafe)
- Coquilles d’œufs préalablement broyées
- Papiers non colorés et non glacés, cartons (toujours humidifiés)
Déchets verts
- Tontes de pelouse (en quantité raisonnable)
- Tailles de haies et d’arbres (préalablement broyées)
- Mauvaises herbes non montées en graines (voir trucs et astuces)
- Broyat (préalablement mouillé)
- Feuilles mortes
- Fleurs fanées
Non compostables
En général, tout ce qui ne se décompose pas:
- Déchets de conifères
- Bois, cendre, charbon
- Terre et sable
- Tous objets ou matières métallique et/ou plastique
- Textiles
- Aliments cuits – sauce – graisses et huiles
- Viande, poissons, fromage
- Excréments d’animaux domestiques
Les problèmes possibles et leurs solutions
Odeurs
Si vous remarquez/percevez une odeur d’ammoniaque, cela signifie que votre compost manque d’air et que peut-être, vous avez placé dans votre compostière une trop grande quantité de même matière en une fois (comme de l’herbe par exemple).
Si c’est une odeur d’œuf pourri qui s’en dégage, votre compost est beaucoup trop humide.
Dans les deux cas, un rajout de matières sèches s’impose (feuilles, cartons, broyat …) ainsi qu’une aération avec la tige aératrice.
Hôtes indésirables
Si vous remarquez une présence accrue d’insectes et de petits animaux indésirables, il se peut que votre compost contienne de la matière qui ne lui convienne pas comme de la viande, du poisson et des dérivés des produits laitiers.
Pas d’évolution
Si au contraire rien ne se produit, il se peut que votre compost soit tout simplement sec. Dans ce cas, mélangez pour éviter que l’eau ne ruisselle qu’à l’extérieur.
La récolte du compost
Après trois mois, vous obtiendrez ce que l’on appelle un compost «jeune», reconnaissable de part sa structure grossière, pas entièrement décomposée.
Le compost dit «mur» se récoltera après une période de 6 à 12 mois et ressemble fortement au terreau vendu en commerce de part sa structure fine et foncée.
Le compost sera toujours à employer en association avec de la terre ou du terreau.Grâce à un tamis confectionné au préalable (mailles d’1 cm x 1 cm) votre compost tamisé sera prêt à l’emploi.
L’excédent pas entièrement décomposé, servira à réamorcer un nouveau compost.
L’utilisation du compost
Epandez généralement 2 seaux de compost au mètre carré.
Pour les arbustes, comptez plus ou moins 20% de compost par volume de terre et de 3 à 5kg de compost au mètre carré pour les fruitiers.
Au potager, mélangez le compost à la couche superficielle du sol, sur 10 centimètres; ou encore, utilisez-le sous forme de paillage, en surface sur 2cm d’épaisseur. Etalé entre vos différents légumes, il agira telle une barrière de protection contre les mauvaises herbes.
Pour vos jardinières, comptez 40% de compost pour 60% de terre.Quant au semis de votre pelouse, comptez de 8 à 10 kg par mètre carré.
Trucs et astuces
Afin d’accélérer le processus de décomposition veillez à hacher la matière et respecter un équilibre entre les proportions de matières vertes – azotées (fleurs, herbe, légumes, …) et les matières brunes – carbonées (cartons, feuilles mortes, …).
La réussite de votre compost dépendra de 3 facteurs :
- l’apport de déchets organiques
- l’aération
- l’humidité suffisante (Voir le test de la poignée)
Si vous disposez de grandes quantités de matières carbonnées (dures, brunes, sèches) comme les branches ou les feuilles mortes, vous pouvez, après broyage, les composter sans forcément les mélanger avec d’autres matières. Cela prendra juste plus de temps à se décomposer. Par contre ne faites jamais l’inverse, par exemple laisser vos tontes de pelouse en tas, car il s’en dégagera une odeur d’ammoniaque, résultat d’une décomposition anaérobie, par manque d’aération! Une solution complémentaire au problème de la quantité de tonte de gazon consiste à étaler une fine couche de gazon sur une partie de votre terrain qui est inutilisé (mulching).
Avant l’hiver, pensez à faire votre provision en matières carbonées telles que feuilles mortes, broyat et autres qui permettront de démarrer votre compost au printemps.
Certaines communes offrent à leurs administrés la possibiliter d’acquérir des matières carbonnées (généralement du broyat de branches) en des points bien précis, et ce gratuitement. Si vous en manquez, renseignez-vous auprès de votre administration communale.
Les mauvaises herbes : préparation
Vu l’important pouvoir germinatif des mauvaises herbes et la difficulté d’atteindre une température suffisante détruisant toute germination, il est impératif de faire macérer dans l’eau les mauvaises herbes montées en graines pendant 2 à 3 jours.
Le test de la poignée
L’humidité de votre compost est-t-elle suffisante?
Prenez une poignée de compost entre vos doigts et serrez…
Un bon compost ne laisse échapper que quelques gouttes de liquide et ne se disperse pas à l’ouverture de la main. Votre compost doit rester humide comme une éponge pressée.
La tige aératrice
Pour obtenir une bonne aération, utilisez la tige aératrice permettant de retourner la matière et créant par la même occasion des sortes de conduits permettant la circulation de l’air à l’intérieur du fût.
Enfoncez la tige au cœur de votre compost, tournez d’un quart de tour et soulevez le tout. Répétez ce geste de 1 à 2 fois par semaine.
Avec un peu d’expérience, vous pourrez juger de l’état de maturation de votre compost au premier coup d’œil.
Vinciane, maître-composteur
ANNE dit
Merci pour les infos , je viens de découvrir la tige aératrice qui a l’air bien plus aisée à utiliser que la fourche !
ALAIN. dit
TEXTILES : les vêtements en coton se compostent très bien !!!
j’utilise des « Marcels » en coton pour faire des tests de vie biologique dans les sols : si la durée de « digestion » est de moins de 4 semaines, la terre est vivante !
bye.