La rhubarbe palmée

Description

La rhubarbe palmée est une plante herbacée pérenne à la grosse racine brun rougeâtre. Ses tiges hautes et creuses portent de larges feuilles palmées au long pétiole parfois rose. Les fleurs blanchâtres se groupent en panicules au sommet des tiges. Le fruit est un akène triquètre. Toute la plante a un goût acidulé.

Origine

La rhubarbe officinale vient de Chine et du Tibet. On la cultivait autrefois en Europe comme plante médicinale. Aujourd’hui, son usage médical est surtout prisé en Asie.

Usages thérapeutiques de la rhubarbe palmée

La racine de la rhubarbe officinale contient des tanins, des flavonoïdes (dont la catéchine), des polyphénols et des hétérosides d’anthraquinone (émodine, rhéine, aloe-émodine).

Les usages traditionnels…

La rhubarbe officinale est très présente dans la pharmacopée chinoise. Tchang Tchong-King, surnommé « l’Hippocrate chinois », précise qu’elle est le purgatif le plus utilisé dans son pays, au côté du ricin. C’est de là qu’elle arriva dans le monde gréco-romain, où elle eut le même usage. Au cours du Moyen-Âge, les caravanes continuèrent à amener ces précieuses racines vers l’Europe.

Durant les Temps Modernes, la plante maintient sa popularité et on lui prêta de nombreuses vertus supplémentaires : stomachique, vermifuge, ou apéritive. Un ancien remède nommé « pilules de Belloste » associait la rhubarbe à d’autres ingrédients comme l’aloès, le poivre et… le mercure. Quoique leur efficacité fut douteuse, elles conservèrent longtemps la réputation de pouvoir soigner les infections de l’appareil génital, pudiquement nommées à l’époque « coups de pied de Vénus ».

… et ceux d’aujourd’hui

De nos jours, la plante n’est plus guère utilisée, bien que ses actions purgatives, apéritives et toniques soient prouvées. Elle influence aussi favorablement la sécrétion biliaire et traite la diarrhée. La racine est antibactérienne et s’utilise contre le staphylocoque doré, une bactérie, les furoncles et les infections de la muqueuse buccale. On la trouve aussi dans le « sirop de chicorée » ou « sirop de rhubarbe composé », aux côtés de la chicorée, de l’alkékenge, de la fumeterre et de la cannelle.

Une recherche tente d’établir la vertu de la racine contre les excès de cholestérol. Elle posséderait en effet un inhibiteur de la squalène-époxydase, une enzyme jouant un grand rôle dans la biosynthèse du cholestérol. En bref, la rhubarbe officinale est:

• purgative
• tonique
• apéritive
• antibactérienne
• peut-être indiquée contre l’excès de cholestérol

Cependant, elle possède plusieurs inconvénients qui la rendent contre-indiquée pour certaines personnes (voir ci-dessous). Outre sa haute teneur en oxalate, elle est congestive et augmente l’acidité de l’estomac. Consommée par une femme allaitante, elle rend le lait amer.

Thérapie

Autres usages de la rhubarbe palmée

La décoction de fleurs de rhubarbe ou de poudre de racine servait autrefois à éclaircir les cheveux et leur donner une couleur blonde.

Confusion de la rhubarbe palmée avec d’autres espèces

La Rhubarbe culinaire (Rheum x hybridum), également une Polygonacée, est la rhubarbe la plus cultivée à des fins alimentaires. Il s’agit d’une espèce hybride aux origines inconnues, ce qui ne l’empêche pas d’être savoureuse en marmelades ou confitures.

La Rhubarbe des jardins (Rheum rhabarbarum) fait aussi partie de la famille des Polygonacées. Cependant, au contraire de sa cousine, elle est comestible. On fabrique des marmelades et confitures avec ses tiges. Cependant, les feuilles sont toxiques car riches en acide oxalique et peuvent causer des empoisonnements.

La Rhubarbe sauvage (Rheum rhaponticum), ou rhapontic, est une autre Polygonacée originaire de Bulgarie. Elle aussi est une plante alimentaire couramment cultivée en France et en Angleterre. Sa racine possède des effets laxatifs similaires à ceux de sa cousine la rhubarbe palmée.