Le safran

Description

Le safran est un crocus vivace à bulbe. Ses longues feuilles fines et linéaires partent directement de ce bulbe et ses grandes fleurs violettes sont en forme de coupe. Le pistil possède de longs stigmates d’environ 2,5 cm de long qui donnent le safran du commerce après séchage. Ils ont une odeur puissante et parfumée et une saveur piquante et légèrement amère.

Origines

Les régions d’origine du crocus à safran sont l’Asie occidentale et le sud-est de l’Europe. Il y était d’ailleurs connu des Grecs de l’Antiquité et des Romains. Aujourd’hui, on le cultive dans de nombreuses régions du monde, dont les plus gros producteurs sont l’Iran, l’Espagne et l’Afghanistan.

Usages thérapeutiques du safran

Les stigmates renferment une essence aromatique composée principalement de safranol et de phényl-éthanol, des glucosides amers, des vitamines B et des pigments caroténoïdes dont les principaux sont la crocine et la procrocine.

Dans l’Antiquité, ce crocus était utilisé contre la toux et pour provoquer l’urine. Son prestige se maintient aux 17^e et 18^e siècles où il entre dans la composition de nombreux remèdes tels que le « laudanum » de Sydenham ou les « pilules de cynoglosse ». Plus récemment, des savants lui ont reconnu différentes propriétés :

• stomachique
• emménagogue
• stimulant
• légèrement narcotique
• on lui attribue également des vertus aphrodisiaques

De nos jours, le safran est surtout prisé en tant que condiment. On l’utilise cependant encore contre les douleurs de la première dentition chez les bébés. Des études scientifiques ont également mis en évidence les effets antigénotoxiques et anticancérigènes de la crocine.

Thérapie

Culture

Le crocus à safran aime les sols ensoleillés et les climats de type méditerranéen. Il s’épanouit mal à l’ombre.

Récolte

Cueillez les fleurs encore fermées, coupez les stigmates en conservant la partie rouge. Faites-les sécher au four avant de les stocker dans des pots hermétiques à l’abri de la lumière.

Autres utilisations du safran

Le safran est l’épice la plus onéreuse du monde, devant la vanille et la cardamome, ce qui lui vaut son surnom de « l’or rouge ». Il est prisé comme condiment et accompagne de nombreux plats tels que la bouillabaisse ou la soupe de poisson. Les Égyptiens et les Grecs de l’Antiquité s’en servaient pour fabriquer de la teinture car les stigmates macérés dans l’eau donnent une couleur jaune vif.

Où se procurer l’or rouge ?

Les stigmates séchés peuvent se trouver chez un herboriste. Il existe aussi des safraniers, professionnels spécialisés dans la culture de cette plante. Ils sont cependant peu nombreux. En Belgique, il n’existe que quatre safranières dont, par exemple, l’Or Rouge de Chimay

Confusion du safran avec d’autres espèces

Le carthame (Carthamus tinctorus) est parfois appelé « safran bâtard » ou « safran des teinturiers ». Bien qu’on le cultive surtout pour le colorant de ses fleurs et l’huile extraite de ses graines, des fraudeurs le vendent à prix d’or en le faisant passer pour du safran.

Le curcuma (Curcuma longa ou Curcuma domestica) se nomme « safran des Indes » ou « Racine de safran ». À l’instar de ce dernier, il est une plante médicinale et un condiment, donnant lui aussi une belle couleur jaune.

Le colchique (Colchicum autumnale), parfois désigné sous le nom de « safran des prés », possède lui aussi des fleurs mauves qui s’ouvrent en septembre. Il s’agit néanmoins d’une plante dangereuse qui contient de la colchicine, un alcaloïde violemment toxique pour lequel il n’existe pas d’antidote.

D’autres espèces du genre Crocus, principalement ornementales, sont confondues avec le safran, mais la plupart fleurissent en avril et non en septembre.