
Description
Le mouron blanc est une plante herbacée annuelle rampante sortant de racines grêles résistant au gel. Les tiges sont faibles, rondes et se couchent autour de la plante. Elles portent une ligne de poils d’une longueur comprise entre 10 et 40mm. Les feuilles vert tendres et ovales mesurent 5 à 30mm de long et sont pointues à leur extrémité. Les petites fleurs d’environ 4 à 6mm comportent 5 pétales blancs bifides, de même longueur que les sépales. Elles sont hermaphrodites. Le fruit est une capsule ovale et oblongue contenant des graines aplaties brun-rouge ou noires.
Autres synonymes: mouron des oiseaux, stellaire intermédiaire, morgeline
Famille: Caryophyllaceae
Synonymes européens: common chickweed (angl.), nodding chickweed (angl.) Hühnerdarm (all.), Vogelmiere (all.)
Hauteur: de 0,60m à 2m
Floraison: presque toute l’année
Origine
Le mouron blanc vient d’Eurasie et est une plante commune dans les cultures. Sa première observation en Amérique remonte à 1672. Il s’y est aussi bien acclimaté qu’en Europe et sur ces deux continents, il est considéré comme une mauvaise herbe envahissante.
Son nom latin vient de stella, qui signifie « étoile », référant à la forme de sa fleur. L’épithète media pointe la ligne de poils sur la tige.
Culture du mouron blanc
Le mouron blanc est une plante bioindicatrice qui montre un sol fertile, équilibré et riche en azote. Il pousse (trop) facilement un peu partout: cultures, jardins, champs… On peut même le trouver en altitude jusque 2500m.
Multiplication (ou invasion)
La dissémination des graines est barochore, c’est-à-dire que les graines se disséminent par gravité et tombent à proximité immédiate de la plante mère. Elles sont très nombreuses, ce qui crée rapidement un tapis sur le sol. Cependant, le mouron blanc se bouture et se marcotte naturellement. Il pousse aussi à des températures très basses (environ 2°C) lorsque la plupart des plantes sont en dormance.
De plus, lorsque le mouron blanc est sur un sol riche et ensoleillé en tant que plante pionnière, il pratique aussi l’allélopathie. Cela signifie qu’il produit des substances gênant les autres végétaux. Il sécrète notamment des composés phénoliques qui freinent la croissance des jeunes pousses de blé (Triticum aestivum).
La plante dispose d’une autre adaptation: la nyctinastie, soit la fleur qui se ferme totalement la nuit et par temps humide ou très nuageux. Cela favorise la croissance de la plante et empêche également les prédateurs de la manger. Les chevreuils et les limaces, très friands de ces fleurs, sont plus actifs la nuit.
Enfin, le mouron blanc résiste à certains désherbants sulfonylurés ou composés de triazolopyrimidine.
Usages culinaires du mouron blanc
Le mouron blanc est comestible. Les feuilles fraîches ont un petit goût de noisette et prennent une saveur d’épinard une fois cuites. On les consomme surtout en salades, comme la « salade aux 7 herbes » japonaise, que l’on mange en début d’année. La plante s’incorpore aussi aux soupes, pâtes à crêpe, smoothies et farce de raviolis. Elle est délicieuse en mélange avec une salade classique ou autres crudités. Cependant, elle est laxative si on la mange en grandes quantités.
Usages thérapeutiques
Le mouron blanc contient du calcium, de la silice, du magnésium et de la vitamine C. On y trouve aussi des saponines triterpénoïdes, des acides phénoliques et des flavonoïdes.
Les pharmacopées asiatiques et européennes attribuaient de nombreuses propriétés à la plante: tonique, diurétique, expectorante, anti-inflammatoire… Les Amérindiens l’utilisaient pour soigner le rhume et les maux de gorge. Une étude de 2012 a mis en évidence les vertus anxiolytiques du mouron blanc, qui s’apparentent à celui du diazepam, un sédatif. Cependant, les chercheurs n’ont pas encore exploré toutes les propriétés de cette plante.
En homéopathie, on recommande l’essence de la plante fraîche pour soigner les rhumatismes et les affections articulaires, ainsi que le psoriasis.
Autres usages du mouron blanc
Le mouron blanc se cultivait autrefois. Une corporation de marchands de mouron blanc a existé à Paris jusqu’au 20e siècle.
En période de disette, la plante fournissait un complément alimentaire aux habitants des campagnes. Ce fait serait à l’origine de l’expression « se faire du mouron ».
Les oiseaux apprécient particulièrement les graines de mouron, ce qui lui vaut son surnom de « mouron des oiseaux ». Celui de « morgeline » est une contraction de morsus gallinae, la « morsure des poules », car la volaille est très friande de cette plante.
La chenille de la Brocatelle d’or (Camptogramma bilineata) se nourrit sur le mouron blanc.
Confusions du mouron blanc avec d’autres espèces
Le mouron rouge (Lysimachia arvensis ou Anagallis arvensis), ou mouron des champs, appartient à la famille des Primulacées (ou des Myrsinacées selon d’autres chercheurs). Ses feuilles ressemblent à celles du mouron blanc, mais il est plus petit (10 à 20cm), sa tige est glabre et ses fleurs sont bleues ou rouges.
La Stellaire holostée (Stellaria holostea), ou langue d’oiseau, est une autre Caryophyllacée. Elle possède aussi des fleurs blanches à 5 pétales bifides, mais ses tiges sont quadrangulaires et ressemblent à des os.
La Stellaire graminée (Stellaria graminea) fait aussi partie de la famille des Caryophyllacées. Elle se différencie de ses cousines par ses longues feuilles effilées qui évoquent les graminées, d’où son nom.
Katrien Dewitte dit
Bonjour
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