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La loque américaine

29 avril 2017 par Domi Laisser un commentaire

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La loque américaine est une maladie très grave de l’abeille en général et du couvain en particulier. Elle affecte les larves des 3 castes. Elle est plus grave que la loque européenne.

Elle est également très contagieuse. Elle s’est répandue dans le monde entier et sévit plus particulièrement dans les pays tempérés et subtropicaux.C’est une maladie à déclaration obligatoire.

Synonymes

On parle aussi en français de la loque maligne, de la loque gluante ou encore de la pourriture du couvain.En anglais: American foulbrood (A.F.B.)En allemand: Amerikanische Faulbrut, Bösartige Faulbrut, Bienenpest

Symptômes

Loque américaine - test de l'alumette
Loque américaine – test de l’alumette
  • affaiblissement de la colonie, dans un stade précoce
  • odeur terreuse, argileuse
  • couvain irrégulier, en «mosaïque»
  • opercules affaissés, plus sombres que la normale
  • opercules perforés, voire rongés
  • les larves mortes sont visqueuses et filandreuses. Une allumette plongée dans la cellule permet l’étirement en un long filament.
  • après dessiccation, cette matière devient dure, noire, très adhérente à l’alvéole; c’est l’écaille loqueuse, source de réinfections.
  • baisse très importante de l’activité de la colonie à un stade avancé

Comparaison entre les 2 loques

Loque européenne Loque américaine
Larves mortes en cellules ouvertes. A un stade avancé, aussi larves mortes après operculation Larves mortes en cellules operculées. Quelques morts avant operculation aussi
Odeur nulle, faible, aigre ou de viande pourrie Odeur spéciale terreuse, argileuse
Larves mortes non filantes Larves mortes filantes
Ecailles non adhérentes Ecailles adhérentes

Cause

L’agent causal de la maladie est la bactérie Paenibacillus larvae autrefois appelé Bacillus larvae. Il fut découvert par le microbiologiste White en 1904.La bactérie vivante mesure de 2 à 5 µ sur 0,7 à 0,8 µ. Quand les conditions de vie deviennent défavorables, cette bactérie produit des spores qui permettront de survivre à la période difficile. Les spores, brillantes et réfringentes, ont une taille de 1,1 à 1,9 µ sur 0,6 à 0,7 µ. C’est une bactérie Gram+.Si la bactérie vivante est relativement fragile, les spores sont particulièrement résistantes:

  • elles résistent
    • environ 30 ans dans un milieu naturel ambiant
    • à la putréfaction
    • aux basses températures
    • à l’ébullition: 11 à 14 minutes si les spores sont dans l’eau et jusque 30 minutes si les spores sont dans le miel
  • elles sont détruites
    • par le formol dilué à 20% (1 litre de formol pour 4 litres d’eau) pendant 36 à 40 h.
    • par l’oxyde d’éthylène
    • par les rayons UV et X

Les spores sont sources de contamination et de dissémination. Pour se contaminer, la larve d’abeille ingère de la nourriture souillée par la bactérie.

Traitement

Double transvasement

Il consiste à réduire la ruche à l’état d’essaim. Ceci ne peut être envisagé que si la colonie est encore assez dynamique et si l’on dispose du temps et du matériel nécessaire.Il faut préparer le matériel suivant:

  • des grands papiers qui seront brûlés après utilisation
  • une ruchette (A) à fond grillagé avec 3 à 5 cadres munis d’une toile métallique permettant aux abeilles de s’y accrocher pendant la formation de l’essaim
  • une ruche vide (B)
  • une ruche (C) et des cadres propres et désinfectés

On attendra le retour des butineuses avant de procéder. Voici les étapes à suivre:

  1. préparer un grand trou dans lequel seront brûlés tous les cadres irrécupérables
  2. déplacer la ruche infectée de 1 à 2 mètres
  3. placer à l’endroit ainsi dégagé un grand papier
  4. remettre la ruche infectée à sa place initiale
  5. déposer sur le papier:
    • la ruchette (A) à fond et cadres grillagés
    • la ruche vide (B)
  6. secouer et brosser toutes les abeilles devant l’entrée de la ruchette vide (A)
  7. un cadre irrécupérable est immédiatement mis dans le trou, un cadre à désinfecter est rangé dans la ruche vide (B). Le papier est soigneusement plié et jeté dans le trou.
  8. dès que les abeilles sont rentrées dans la ruchette (A), celle-ci est refermée et placée dans un endroit frais et aéré, au dessus d’un grand papier
  9. le contenu du trou est immédiatement brûlé puis recouvert de terre. Tout le petit matériel est désinfecté.
  10. pendant le jeûne sanitaire de 48 heures des abeilles, la ruche (B) contenant les cadres récupérables, les outils et l’emplacement de la ruche au rucher sont désinfectés
  11. après le délai de 48 h, un grand papier est placé à l’emplacement initial au rucher.
  12. l’essaim est secoué devant la ruche propre (C). Dès qu’il y est rentré, on le nourrit intensément avec un sirop de sucre à 50%.
  13. les grands papiers restants sont brûlés
  14. la ruchette (A) et les cadres restants sont désinfectés

Médicaments

Certains antibiotiques sont utilisés: l’oxytétracycline (Terramycine) ou le chlorhydrate de tétracycline (Sanclomycine).Il convient de se conformer à la prescription du vétérinaire ou de l’assistant apicole.Exemple de traitement: 1/3 de g. de Terramycine dans 200 g. de sirop de sucre à 50 %. La préparation ainsi obtenue est aspergée sur la colonie. Le traitement est répété 3 fois à 7 jours d’intervalle.

Contamination

A l’intérieur de la ruche

Les abeilles ôtent les larves mortes contaminées et disséminent ainsi la maladie dans toute la ruche.Certains parasites, comme les larves de fausse teigne, peuvent contribuer à la contamination.

Venant de l’extérieur de la ruche

Il existe différentes sources possibles de contamination:

  • par le pillage
  • par la dérive, les erreurs de vol
  • par des faux-bourdons provenant d’une autre ruche
  • par certains parasites: fausse teigne, guêpe
  • par du matériel apicole contaminé, non désinfecté
  • par du miel contaminé, utilisé pour un nourrissement

Prévention

  • bonne hygiène au rucher
  • réserves alimentaires en suffisance
  • surveillance régulière
  • éviter les sources de contamination: miel, pollen, cadres, cire d’origine inconnue
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