La millefeuille

Description

La millefeuille est une plante vivace à la tige droite et raide, presque ligneuse. Les feuilles vert foncé sont très découpées en fins segments qui leur donnent une allure de sourcil embroussaillé (d’où le nom vernaculaire de « sourcil de Vénus »). Les fleurs blanches, rassemblées en corymbes, sont parfois roses en montagne. Il s’agit de très petits capitules à 5 pétales, qui dégagent un puissant parfum camphré et suave. Les fruits sont de petits akènes.

Origine

La millefeuille pousse en Europe, en Asie, et s’est naturalisée en Amérique du Nord. On la trouve spontanément au bord des chemins, dans les prés et les friches.

Selon la mythologie grecque, le grand héros de la guerre de Troie, Achille, aurait utilisé les feuilles de cette plante pour soigner Télèphe, le roi des Mysiens. De là viendrait le nom scientifique d’Achillea.

Biotope et plante bio-indicatrice

La millefeuille pousse un peu partout, depuis le niveau de la mer jusqu’à 2500m d’altitude. On la trouve notamment dans les pelouses et les prairies montagnardes, dans les vallées alluviales ou les plateaux calcaires et basaltiques. Elle peut aussi s’installer dans les prairies agricoles, des terres remuées par les travaux des routes, les talus au bord des chemins, les vignes, les vergers ou les parcs à chevaux.

C’est aussi une plante bio-indicatrice. Le sol sur lequel pousse la millefeuille est souvent pauvre en matière organique équilibrée (humus notamment), en argile, azote, potasse et autres minéraux. Cette terre souffre aussi de l’érosion, due à des labours trop profonds ou du surpâturage s’il s’agit d’un champ ou d’une prairie à bétail. Enfin, on note aussi le lessivage du sol par l’eau de pluie. Cela entraîne les éléments fertilisants car le sol retient mal l’eau. Dans le cas des prés des chevaux, la millefeuille montre aussi un excès de carbone causé par les crottins.

Usages thérapeutiques de la millefeuille

Les fleurs contiennent des flavonoïdes, des tanins, des triterpènes, des coumarines, des polyines, de l’acide salicylique, des lactones sesquiterpéniques, des alcaloïdes (dont l’achilléine) et une essence aromatique riche en camphre, en linalol, en sabinène et en proazulènes.

La millefeuille servait déjà de remède aux Grecs de l’Antiquité, contre les plaies, les ulcères et les hémorroïdes. Cet usage est resté jusqu’au 19^e siècle, où on lui ajouta celui de traiter les spasmes utérins et les maladies du système veineux.

De nos jours, la plante guérit toujours les blessures. Cependant, son astringence la rend aussi efficace pour réduire les règles trop abondantes et les crachements de sang. Son côté tonique sert à traiter le manque d’appétit, les troubles digestifs et les douleurs abdominales. Enfin, elle régule le cycle menstruel et calme les douleurs liées à celui-ci. En bref, la millefeuille est:

• astringente
• vulnéraire
• tonique
• calmante
• emménagogue

Thérapie

Autres usages de la millefeuille

Les jeunes pousses de millefeuille peuvent s’ajouter aux salades. On les hache comme du persil. Ou bien on reprend une vieille coutume anglaise en les cuisant à l’eau, puis en les faisant sauter au beurre.

La plante aromatisait autrefois la cervoise celte. Les fleurs parfument les desserts.

Les tiges rigides servaient auparavant de bâtonnets pour l’oracle chinois du yi king.

Sources

Ducerf, G. (2020). L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales: guide de diagnostic des sols (7e éd, vol. 1). Éditions Promonature