Les intoxications dont peuvent être victimes les abeilles sont dues à 2 causes principales: le butinage sur des plantes toxiques et celles dues à des produits chimiques utilisés par l’homme.
Symptômes
- affaiblissement de la colonie, dans un stade précoce
- odeur terreuse, argileuse
- couvain irrégulier, en «mosaïque»
- opercules affaissés, plus sombres que la normale
- opercules perforés, voire rongés
- les larves mortes sont visqueuses et filandreuses. Une allumette plongée dans la cellule permet l’étirement en un long filament.
- après dessication , cette matière devient dure, noire, très adhérente à l’alvéole; c’est l’écaille loqueuse, source de réinfections.
- baisse très importante de l’activité de la colonie à un stade avancé
Cause
Les intoxications d’origine naturelle
Certaines plantes sont réputées toxiques pour les abeilles. Toutefois, ceci ne pose de réels problèmes que si ces plantes sont les seules sources de nourriture à 3 km à la ronde. Un exemple typique de cette situation se déroule en Suisse: le mal de mai surgit en présence massive de Ranunculus puberulus.On cite notamment:
- chez les Renonculacées
- Anemone nemorosa: la sylvie
- Ranunculus steveni: la renoncule de Steven
- Ranunculus acer: le bouton d’or
- Ranunculus puberulus var. auricomus: la renoncule tête d’or
- chez les Tiliacées: le pollen, le nectar et le miellat sont incriminés. On observe de la somnolence, l’incapacité à voler et enfin la paralysie.
- Tilia platyphyllos: le tilleul à larges feuilles
- Tilia cordata: le tilleul à petites feuilles
- Tilia tomentosa: le tilleul argenté
- chez les Hippocastanacées. On observe des tremblements, la disparition des poils et parfois la mort.
- Aesculus hippocastanum: le marronnier d’Inde
- Aesculus pavia: le marronnier rouge
- Aesculus californica: le marronnier américain
D’autres auteurs incriminent également: les vérâtres, les euphorbes, les pieds-d’alouette, les aconits, les millepertuis, les rhododendrons, les datura, les digitales, les feuilles de chêne,…
Les intoxications dues à des agents chimiques artificiels
Il est difficile d’identifier les intoxications dues aux produits phyto-sanitaires, sauf intoxication aiguë. La plupart du temps, les effets sont diffus, insidieux, lents; il s’agit d’une forme chronique.Apiculteurs et abeilles sont prises en sandwich entre les rendements attendus de l’agriculture d’aujourd’hui et le principe de précaution mis à mal par la pression importante exercée par les fabricants d’engrais et de pesticides.Une solution serait sans doute à rechercher dans la lutte intégrée qui essaie de gérer au mieux le seuil de «nuisibilité».On distingue plusieurs types d’agents chimiques:
- les herbicides, toxiques non seulement pour les adventices (les mauvaises herbes) mais également pour les abeilles
- les insecticides
- les insecticides minéraux: dérivés d’arsenic, de fluor,…
- les insecticides végétaux: nicotine, pyrèthrine, roténone, …
- les insecticides organiques de synthèse: dérivés chlorés, dérivés phénolés, esters phosphoriques, carbamates,…
Les insecticides sont de loin les plus toxiques pour les abeilles. Si ceux des 2 premiers groupes ont été abandonnés pour leur dangerosité, leur inefficacité ou leur prix, les insecticides de synthèse sont en pleine expansion. Si l’industrie ne cesse de présenter de nouveaux produits, les autorités continuent de retirer d’autres produits du marché après que leur dangerosité ait enfin pu être prouvée.La nocivité de ces produits est fonction de divers facteurs:
- une pulvérisation liquide est moins toxique qu’un poudrage
- une faible température extérieure augmente la toxicité (sauf pour le chlordane)
- l’ensoleillement et l’heure de la journée: les abeilles seront sorties ou non
- le stade de floraison des plantes: les abeilles les butineront ou non
- l’accoutumance des parasites conduit les cultivateurs et les arboriculteurs à augmenter les doses et la fréquence des traitements
Combien de temps l’homme continuera-t-il à se croire plus puissant que la nature? Ne joue-t-il pas à l’apprenti sorcier? La nature n’est-elle pas en train de nous donner une leçon de choses? Et si vous appliquiez le principe de précaution à votre jardin…
Traitement
Il n’existe aucun antidote contre les insecticides.On peut tenter de réunir les colonies faibles.Si l’on soupçonne une contamination du nectar ou surtout du pollen, on retirera les cadres de pollen, le miel (à détruire) et on nourrira avec un sirop, additionné de préférence de pollen.
Francine AMAUDRUZ dit
Votre site est génial. Je cherchais les plantes à éviter sur mon balcon pour protéger les abeilles et vos renseignements clairs et précis m’ont ravie.
Merci pour ce beau travail.
Francine (Suisse)
Domi dit
Merci Francine. Votre message me fait grand plaisir. Très heureuse que vous ayez trouvé l’information que vous cherchiez.
Belle fin de soirée
Domi