
Description
Le chêne pédonculé est un arbre monoïque à feuilles caduques. Chez les jeunes individus, l’écorce est lisse; elle se crevasse profondément avec l’âge, en gerçures horizontales. L’enracinement est profond. Il peut vivre de 500 à 1000 ans.
Les feuilles sont dures, alternes, lobées, avec un très court pétiole. La face supérieure est lisse, brillante et vert foncé; la face inférieure est recouverte d’un duvet laineux. On y voit souvent des galles provoquées par le cynips, un insecte. Les bourgeons ont une forme ovoïde.
Les fleurs mâles verdâtres sont réunies en chatons filamenteux. Les fleurs femelles pendantes et rouges se regroupent jusqu’à 3 sur les jeunes branches. Les fruits sont des akènes ovales, appelés glands. Ceux-ci mesurent de 1 à 5 cm et sont portés par un long pédoncule (de 2 à 10 cm). Ils mûrissent en septembre, voire octobre.
Autres synonymes: chêne rouvre, chêne commun
Famille: Fagaceae
Synonymes européens: Oak (angl.), Eichen (all.)
Hauteur: de 25 à 35 m
Floraison: en avril et mai
Origine
Le chêne pédonculé est fréquent dans toute l’Europe jusqu’à l’Asie occidentale et se retrouve aussi en Afrique du Nord.
Usages thérapeutiques du chêne pédonculé
Le chêne pédonculé contient des tanins galliques, ellagiques et catéchiques. La proportion varie entre 15 et 20% dans l’écorce et monte jusqu’à 50% dans les glands.
Dans l’Antiquité, les druides connaissaient déjà les vertus astringentes du chêne pédonculé. Ils se servaient de l’écorce pour stimuler la digestion et combattre la fièvre et les hémoptysies. Les médecins médiévaux et de la Renaissance ont conservé ces traitements.
De nos jours, on utilise cet arbre pour traiter la leucorrhée, les fissures anales, les hémorroïdes, ainsi que les angines et les inflammations des gencives. Il est également un antidote efficace aux empoisonnements par des sels de plomb, de cuivre ou d’antimoine. En bref, le chêne pédonculé est:
- astringent
- vulnéraire
- contrepoison
Thérapie
Décoction:
NB: on peut aussi réaliser la décoction avec les feuilles à raison de 20g par litre d’eau. Elle sera ainsi moins âpre car les feuilles contiennent moins de tanins. |
Vin:
NB: en cas d’hémorroïdes, la cure durera 8 jours |
Poudre de glands de chêne (fortifiante):
|
Décoction prolongée (uniquement en usage externe): Suivez la recette de la décoction simple ci-dessus mais cette fois avec 100g d’écorce par litre d’eau. L’utilisation diffère selon la pathologie à traiter:
|
Attention! Ne pas utiliser plus de 2 ou 3 semaines consécutives! L’écorce et les glands peuvent causer de la constipation. |
Intérêt apicole
C’est une plante mellifère. Voir aussi le miel de chêne.
Culture
Cet arbre aime les terres boueuses ou argileuses calcaires, riches en sels minéraux, humides et fraîches.
Autres usages du chêne pédonculé
Les fleurs femelles sont utilisées en infusion solaire pour préparer la fleur de Bach Oak.
Les glands peuvent être consommés: il faut seulement les cuire à plusieurs eaux à cause de leur amertume et leur astringence. Des recherches archéologiques en Europe et en Californie ont découvert que nos ancêtres en mangeaient à la Préhistoire.
On peut torréfier les glands pour remplacer le café et préparer une boisson sans l’effe excitant de la caféine.
Autrefois, les Arabes incorporaient les glands dans le racahout, une farine servant à faire prendre de l’embonpoint aux femmes.
Dans un registre non alimentaire, on utilisait auparavant l’écorce pulvérisée du chêne en tannerie, tout comme le châtaignier. Cette poudre portait le nom de tan, d’où dérivent les mots tanin et tanner.
Confusions du chêne pédonculé avec d’autres espèces
Le genre Quercus comprend des dizaines d’espèces. Il n’est pas possible de toutes les citer ici mais ils peuvent s’utiliser en thérapie comme le chêne pédonculé:
Le chêne-liège (Quercus suber) possède des feuilles dentelées et son écorce fournit le liège des bouchons de bouteilles de vin. La couche sur son tronc peut atteindre 3 ou 5cm d’épaisseur.
Le chêne pubescent (Quercus pubescens) est génétiquement très proche du chêne pédonculé. Mais contrairement à celui-ci, il est marcescent. C’est-à-dire que ses feuilles ne tombent pas en automne; elles sèchent et restent en place jusqu’à la pousse des jeunes bourgeons.
Le chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra), lui aussi marescent, se distingue de ses cousins européens par les lobes anguleux de ses feuilles. Il tire son nom de la couleur marron-rouge de ses rameaux et de ses glands. Ceux-ci deviennent matures après 2 ans.
Laisser un commentaire