La bardane

Description

La bardane est une plante herbacée bisanuelle. Lors de sa première année, elle ressemble à une touffe. La hampe pousse à la seconde année. Les feuilles échancrées en forme de cœur ont un bord ondulé. La face supérieure est vert mat; la face inférieure est blanchâtre et cotonneuse.

Les fleurs rose pourpre se groupent en capitules globuleux entourés de petits crochets. Ce sont ces capitules, surnommés « teignes », qui s’accrochent si bien aux vêtements et aux cheveux. À l’intérieur se trouvent les fruits, de petits akènes sombres.

Origine

La bardane pousse dans tous les pays tempérés de l’hémisphère nord. On la rencontre notamment dans les décombres, les lieux incultes et les bords des chemins.

Son nom scientifique est révélateur. Arctium est la latinisation du grec arktos, signifiant « ours », référant à l’aspect rustre et mal léché de la plante. Lappa dérive du grec lambanô, « attraper », bien évidemment inspiré par les crochets des capitules.

Usages thérapeutiques de la bardane

Les herboristes récoltent la racine des plants de première année qui n’ont pas encore fleuri. Elle contient environ 50% d’inuline (un polysaccharide), des flavonoïdes (dont l’arctine), des polyacétylènes, des acides-phénols et une essence aromatique. Les feuilles amères contiennent l’arctiopicrine, une lactone sesquiterpénique. Dans les graines, on trouve de l’arctigénine.

Depuis le 15^e siècle, la bardane a conservé une excellente réputation dans le domaine des problèmes cutanés grâce à la guérison du roi Henri III. Au 17^e siècle, elle a fait l’objet de recherches pour le traitement de la syphilis.

De nos jours, on reconnaît toujours ses vertus contre la furonculose, l’acné, les croûtes de lait ou certaines formes d’eczéma. Elle possède un effet stimulant sur la peau. Grâce à ses polyacétylènes, la plante fraîche détient aussi un pouvoir antibiotique efficace contre le staphylocoque, une famille de bactéries pathogènes.

La racine de bardane sert également à traiter la goutte, les rhumatismes, et est un bon sudorifique, diurétique et dépuratif. Son action hypoglycémiante vient d’une substance apparentée à la vitamine B2. On la recommande donc aux diabétiques car l’inuline ne se décompose pas en glucose (comme l’amidon) mais en lévulose. Le suc est capable d’oxyder le venin de guêpe et soulage donc la douleur de la piqûre.

Des études investiguent l’arctigénine du fruit, qui pourrait être antitumoral. En bref, la bardane est :

• antibiotique
• sudorifique
• diurétique
• dépurative
• hypoglycémiante
• oxydant de venin
• peut-être antitumorale

Thérapie

Autres usages de la bardane

La grosse racine récoltée avant la floraison est comestible. Tendre et charnue avec un goût aromatique proche de l’artichaut ou des salsifis, elle peut se consommer crue ou cuite. Elle fait partie du potager japonais sous le nom de gobô, et de ceux de Corée en tant qu’uang.

La jeune tige souple et flexible peut également se manger crue ou cuite, comme un légume de grande finesse. Les pétioles des feuilles, légèrement amers, se préparent comme des côtes de bettes ou des cardons après blanchissement.

La racine torréfiée servait parfois de succédané au café.

Les crochets des capitules de bardane ont inspiré l’invention du Velcro, plus couramment appelé « scratch ». L’idée est venue au Suisse George de Mestral lorsqu’il est rentré d’une partie de chasse et a dû enlever des fruits de bardane de ses vêtements et des poils de son chien.

Confusion de la bardane avec d’autres espèces

La bardane tormenteuse (Arctium tormentosum) a des fleurs violettes plutôt que roses et elles partent en biais alors que celles de la grande bardane poussent plus droites. Elle aussi est une plante médicinale utilisée comme sa cousine.

La petite bardane (Arctium minus) possède des capitules floraux plus petits et fleurit un peu plus tard que la grande bardane, en août. À l’image de ses sœurs, elle aussi possède des vertus thérapeutiques.