L’aigremoine

Description

L’aigremoine est une plante herbacée et vivace pourvue d’un rhizome et ramifiée seulement dans sa partie supérieure.
La tige est velue, rougeâtre, non ramifiée, et porte une rosette basale de feuilles composées de 3-6 paires de folioles principales entre lesquelles s’intercalent des paires de folioles plus petites. Les feuilles sont imparipennées et dentelées avec 2 petites feuilles à la base.
Les fleurs jaunes à 5 pétales sont assemblées en grappes terminales s’élevant jusqu’à 90 cm du sol. Elle fleurit de bas en haut. Les fruits sont des akènes marqués de sillons. Ils possèdent des poils crochus à leur sommet et se détachent facilement, ce qui facilite leur dissémination par les animaux ou les êtres humains.

Origines

C’est Mithridate VI Eupator (120 – 60 av. J.-C.), roi du Pont, qui est le premier à mentionner cette plante dans ses écrits. Le nom latin de cette plante fait donc référence à ce roi grec. Celui-ci est également célèbre pour avoir donné son nom au concept de mithridatisation, soit absorber un poison en faible quantité pour s’immuniser contre une tentative de meurtre. Outre l’Asie occidentale où se trouvait le royaume de Mithridate, l’aigremoine est aussi répandue en Europe et en Afrique du Nord.

Biotope et plante bio-indicatrice

L’aigremoine pousse à la lisière des forêts, dans les clairières, dans les landes et les pelouses des vallées alluviales ou des plateaux calcaires et basaltiques. On la trouve encore dans les prairies agricoles, au bord des routes et chemins, près des fossés, haies ou bocages, ou encore dans les friches et les terrains vagues.

C’est une plante bio-indicatrice. Elle montre un excès de matière organique végétale en cours de fossilisation. La terre contient des minéraux (potassium, magnésium et calcium), qui nécessitent un broyage mécanique ou chimique (ou l’intervention naturelle des bactéries et champignons) pour devenir solubles. Cependant, elle manque de matière organique animale, comme l’azote et la potasse. Ce sol est également très humide, à cause d’inondations, de remontée d’eau ou d’une trop forte irrigation.

Utilisations thérapeutiques de l’aigremoine

Les fleurs contiennent des tanins (dont des catéchines), terpènes, flavonoïdes (dont la lutéoline), phytostérine, eupatorine, la vitamine K, la vitamine P et de la silice.

Dans l’Antiquité, les Grecs pensaient que l’aigremoine soignait la cataracte, l’ictère, les morsures de serpents et les ulcères. Elle est l’un des composants d’un ancien remède nommé « eau d’arquebusade ». Au 20e siècle, on la recommandait dans le traitement de la tuberculose, plus particulièrement des crachats de sang, à cause de son astringence.

Aujourd’hui, cette plante participe aux traitements du diabète, en réduisant le sucre urinaire et en calmant la soif. Elle stimule également la digestion et la circulation veineuse. Comme les autres Rosacées, elle possède un puissant effet antibactérien efficace contre les diarrhées et les affections chroniques du foie. Cependant, les tanins sont également constipants.

Les flavonoïdes traitent bien les infections bucco-pharyngées, les angines, les pharyngites chroniques des chanteurs et des grands fumeurs et les autres inflammations de la bouche. Il est aussi possible de l’appliquer sur la peau pour soigner les affections dermatologiques, les hémorroïdes, les problèmes circulatoires des jambes ainsi que les foulures et les luxations. En résumé, l’aigremoine est:

• astringente
• antibactérienne
• un remarquable antidiarrhéique
• cholagogue
• vulnéraire
• anti-inflammatoire
• antiaphonique (traitement des pharyngites)

Thérapie

Récolte

Les fleurs sont récoltées à maturité en pleine floraison.

Autres usages de l’aigremoine

Les fleurs et les pousses sont utilisées en infusion solaire pour préparer la fleur de Bach Agrimony.

Les parties tendres de la plantes (y compris les fleurs) sont comestibles. Elles peuvent aromatiser les salades et les plats cuisinés.

Liens

Le petit herboriste

Sources

Ducerf, G. (2020). Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales: guide de diagnostic des sols (5e éd., vol. 2). Éditions Promonature