Le couvain plâtré est une maladie du couvain. Si sa déclaration n’est pas obligatoire, cette maladie affaiblit la ruche et compromet la récolte.
Synonymes
On parle aussi en français de couvain calcifié.En anglais: chalkbroodEn allemand: Kalkbrut
Symptômes
La maladie se développe surtout en période de miellée, au moment où les grandes quantités de nectar stockées augmentent fortement l’humidité dans la ruche.Les symptômes sont:
- une larve comme momifiée, dure, non adhérente aux parois, avec un duvet blanchâtre ou verdâtre en surface
- les larves de couvain mâle sont infestées en premier lieu
- du couvain irrégulier, en «mosaïque»
- Les larves infestées, d’abord molles et d’un blanc jaunâtre, virent au jaune; leur consistance devient plus ferme, moins élastique, rappelant celle du cuir vert. Le mycélium pousse rapidement formant un feutrage blanc et envahit toute l’alvéole. L’eau des tissus s’évapore; la larve momifiée est friable comme du plâtre, puis cassante comme du calcaire. La surface du cadavre apparaît +/- granuleuse et la couleur est blanc-jaune ou vert foncé sale (selon le sexe du mycélium).
- les opercules parfois légèrement tachés ou affaissés
- un cadre secoué émet un bruit particulier: comme un grelottement
Cause
L’agent causal de la maladie est un champignon Ascosphaera apis.Ce champignon, du groupe des Hémiascomycètes (classe des Ascomycètes), possède un mycélium mâle et un mycélium femelle dont la rencontre et la fusion donnent naissance à des appareils de fructification contenant les spores, les sporocystes. Ceux-ci se présentent sous la forme de capsules rondes, d’une couleur brun-verdâtre allant jusqu’au noir. Les fructifications du champignon sont de 66 µ en moyenne.Les spores, éléments de conservation et de dissémination du champignon dans le milieu extérieur, possèdent une grande résistance:
- elles conservent leur pouvoir infectieux pendant plus de 15 ans dans les larves momifiées
- elles résistent à une solution de formol
- elles restent intactes après un séjour dans le miel
Les spores sont sources de contamination et de dissémination. Pour se contaminer, la larve d’abeille ingère de la nourriture souillée ou par voie transcutanée. Dans l’un et l’autre cas, le mycélium issu des spores traverse les tissus et finit par envahir l’organisme tout entier.
Traitement
Une colonie forte peut, seule, venir à bout de la mycose.On peut aider en nettoyant les plateaux à l’eau bouillante additionnée d’un peu d’eau de Javel. Il serait aussi judicieux de retirer les cadres contenant du pollen vieux et fermenté.Dans les cas plus rebelles, on peut appliquer un traitement fongicide.Exemple de traitement: 200 mg d’Imaverol dans 200 ml de sirop 50%, à répéter
Contamination
A l’intérieur de la ruche
Les abeilles ôtent les larves mortes contaminées et disséminent ainsi la maladie dans toute la ruche.Certains parasites, comme les larves de fausse teigne, peuvent contribuer à la contamination.
Venant de l’extérieur de la ruche
Il existe différentes sources possibles de contamination:
- par le pillage
- par la dérive, les erreurs de vol
- par des faux-bourdons provenant d’une autre ruche
- par certains parasites: fausse teigne, guêpe
- par du matériel apicole contaminé, non désinfecté
- par du miel contaminé, utilisé pour un nourrissement
Prévention
- bonne hygiène au rucher
- réserves alimentaires en suffisance
- surveillance régulière
- éviter les sources de contamination: miel, pollen, cadres, cire d’origine inconnue
- faciliter la ventilation de la ruche en remplaçant les fonds en bois par des fonds grillagés
- nourrir avec des sirops concentrés plutôt que dilués (si nécessaire)
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