Parmi les 800 000 espèces de plantes, seuls 10% d’entre elles contiennent des substances aromatiques pouvant être extraites.Une même huile essentielle peut se retrouver dans plusieurs parties d’une même plante: fleurs, fruits, feuilles, bois, racines, écorce ou résines. Mais il y a toujours une des parties qui en contient davantage: ce sera celle-là qui sera utilisée pour l’extraction. En effet, le procédé d’extraction est peu rentable: il faut d’énormes quantités de plantes pour obtenir peu d’huile essentielle. Ceci explique d’ailleurs son coût très élevé.Par exemple, pour obtenir 1 kg d’huile essentielle, il faut 7 kg de clous de girofles, 50 kg de lavandin, 150 kg de lavande vraie jusqu’à 5 à 10 tonnes de mélisse officinale !Une même espèce de plante peut fabriquer des essences différentes selon le biotope dans lequel elle pousse: le sol, l’ensoleillement, l’altitude, … sont autant de paramètres qui auront une influence sur la qualité voire même le type (chémotype) de l’huile essentielle récupérée.
L’expression à froid
L’essence contenue dans le zeste frais des agrumes peut être simplement pressé. Ce processus est purement mécanique.Ceci n’est possible que pour les agrumes de la famille des Rutaceae: citron, mandarine, limette, pamplemousse, orange douce, bigaradier, hystrix, bergamote, citron vert,… La substance qui résulte de ce procédé est nommée essence et non pas huile essentielle.
La distillation par entrainement à la vapeur d’eau
C’est Avicenne, un médecin perse (980-1037) qui a mis au point cette technique. Les Grassois (habitants de Grasse en France) ont perfectionné la technique.Le principe consiste à chauffer de l’eau. Une fois à l’état de vapeur, elle est amenée à traverser de bas en haut une colonne remplie d’une espèce de plante. A la sortie de la colonne de végétaux, la vapeur enrichie en huile essentielle passe dans un serpentin où elle est refroidie de manière continue. La vapeur s’y transforme en liquide et aboutit dans l’essencier, aussi appelé le vase florentin. Dans le fond du vase, on récupère l’hydrolat ou hydrosol qui est constitué de l’eau de distillation et certaines substances dissoutes. A la surface, l’huile essentielle proprement dite est récupérée par débordement.La qualité de l’huile essentielle dépend de l’eau utilisée, du matériau de l’alambic (de préférence inox, sinon cuivre,…), de la pression utilisée. La durée de la distillation varie d’une plante à l’autre: au début, on recueille la fraction de tête contenant des matières très volatiles; puis on recueille la fraction de queue, après parfois plusieurs heures de distillation. Si l’on a récupéré toutes les gouttes d’huile essentielle, l’huile sera dite 100% intégrale. Une huile essentielle 100% pure ou 100% naturelle implique qu’elle n’ait pas été mélangée avec d’autres substances chimiques ou d’autres huiles essentielles, moins coûteuses à obtenir. On comprend dès lors qu’il s’agisse d’un métier requérant un certain savoir-faire.Du fait de l’utilisation de la chaleur, l’essence contenue dans les plantes peuvent subir une modification biochimique.
Commentaires récents