L’apiculture au XVIIIe siècle voit une réelle révolution technique et scientifique.
Giacomo Filippo Maraldi
Giacomo Filippo Maraldi parfois appelé Jacques Philippe Maraldi est un mathématicien et astronome franco-italien (1665-1729). Il a particulièrement étudié une colonie sur un seul cadre: tous ses membres et son fonctionnement.
En mathématique, il mesure les angles des rhombes des alvéoles d’abeilles. En effet, le fond d’une alvéole d’abeille n’est pas plat, mais constitué de 3 losanges identiques, appelés rhombes. En 1710, Maraldi détermina expérimentalement la valeur des angles intérieurs de ces rhombes: 109°28′ et 70°32′.
René-Antoire Ferchault de Réaumur
René-Antoire Ferchault de Réaumur (1683-1757) est un physicien et naturaliste français.
Il inventa notamment un thermomètre étalonné suivant l’échelle de Réaumur. Une unité de l’échelle correspond à un degré Réaumur (°Ré). Les points fixes correspondent au point de congélation de l’eau (zéro) et à son point d’ébullition (80 °C). Faute d’avoir utilisé de l’eau pure, cette dernière température était malheureusement erronée. C’est Anders Celsius, physicien suédois, qui utilisa correctement de l’eau pure afin de déterminer la température d’ébullition de l’eau: 100 °C.
Il n’hésita pas à se lancer dans la rédaction d’une grande œuvre en 12 volumes Mémoires pour servir à l’histoire des insectes. L’œuvre restera néanmoins inachevée: seuls 6 tomes seront rédigés. Le 5e tome «Suite et histoire de plusieurs Mouches à quatre ailes, savoir des Mouches à Soies, des Cigales et des Abeilles» (BNF, Gallica, Paris Imprimerie royale, 1740, 728p.) traite notamment des abeilles.
Réaumur soupçonna les abeilles de construire leur gâteau de cire dans un souci d’économie de matière. Ceci rejoignait les hypothèses émises pendant l’antiquité.
Il collabora avec un géomètre allemand Johann Samuel König (1712-1757) afin de vérifier cette hypothèse. Ce dernier calcula en 1739 la valeur de ces angles: 109°26′ et 70°34′. La différence avec les angles mesurés par Maraldi n’est que de 2′.
Un mathématicien écossais MacLaurin confirmera les mesures de Maraldi.
Réaumur apporta une importante contribution à l’apiculture d’aujourd’hui:
- il crée des ruches d’observation
- il invente le terme de faux-bourdon, qui tel un bourdon vole avec un bruit de bombardier
- il décrit la récolte des produits de la ruche
- il note que la trompe de l’abeille est en fait une langue
- il décrit la glande à venin, les organes mâles, la gelée royale, la différence dans le nourrissement des larves et des nymphes ainsi que le poux (brola caola) de l’abeille
- c’est le premier apiculteur à marquer ses reines.
- il décrit le passage de l’œuf en larve
- promoteur de la génétique, ses travaux sur l’hybridation font de Réaumur le précurseur des travaux de Mendell
Roger Joseph Boscovich
Ruđer Josip Bošković ou Roger Joseph Boscovich (1711-1787) est un prêtre jésuite croate, mathématicien, physicien, astronome, diplomate, poète et philosophe.
Dans le traité De apium cellulis, publié en 1755, Boscovich présente ses découvertes mathématiques concernant une alvéole en cire d’abeille.
Reprenant le problème soumis par Réaumur, il prouva qu’à volume égal, un prisme hexagonal régulier se terminant par 3 rhombes (au lieu d’une face hexagonale) possédait la surface minimale. Il a résolu le problème tant par des arguments géométriques que par des calculs.
Dans son traité sur la forme des cellules des abeilles en 1873 (On the form of the cells of bees), James Glaisher a noté que Boscovich fut le premier à noter que toutes les faces d’une cellules se rencontrent à un angle identique de 120°.
Adam Gottlob Schirach
Adam Gottlob Schirach (1724-1773) est un apiculteur et théologue allemand. Il étudie plus particulièrement la reine des abeilles:
- la reine pond 2 sortes d’œufs: les ouvrières et les faux-bourdons
- la reine est issue d’une larve d’ouvrière de 3 jours
- il décrit également l’essaimage
Anton Janscha
Anton Janscha (1734-1773), slovène, est l’apiculteur de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Il décrit la fécondation de la reine au cours d’un vol nuptial en 1771.
François Huber
François Huber (1750-1831) est un naturaliste suisse. Devenu aveugle, c’est avec l’aide de son domestique François Burnens qu’il mènera ses recherches sur les abeilles. Il mit notamment au point une ruche à feuillets munies de vitres. Celle-ci est basée sur l’observation de l’écartement constant entre les gâteaux de cire. Il publia notamment New observations on the natural history of bees.
Il observa notamment les délais suivant:
- 16 jours entre la ponte d’un œuf de reine et sa naissance
- 21 jours pour l’ouvrière
- 24 jours chez le faux-bourdon
Il note la disposition constante du couvain, du pollen (la nourriture du couvain) et du miel (la nourriture des abeilles) dans la ruche.
bourgeois dit
Bonjour,
J’ai trouvé votre article très intéressant sur les nouvelles découvertes. Je m’intéresse à la pratique apicole au 18e siècle. Auriez vous des informations à ce sujet?
Dans l’attente de vous lire.
Cordialement